La France et l'Esclavage - Généralités

Comprendre l’Histoire à Travers une Frise Chronologique

L’histoire de la France et de l’esclavage est complexe, marquée par des périodes de traite négrière, de lutte pour l’abolition et d’héritage persistant dans les mémoires et la société. Cet article revient sur les grandes étapes de cette relation, en insistant sur les moments clés qui ont façonné le rapport de la France à l’esclavage et les impacts qui se font encore ressentir aujourd’hui.
Nb : Comme toujours, je le précise, ni historienne ni experte en géopolitique, pour écrire mes articles, je fais mes propres recherches .. je suis donc ouverte à toute remarque constructive en commentaire.

1. Les Débuts de la Traite Négrière (XVᵉ - XVIᵉ siècle)

Au début de l’époque coloniale, les puissances européennes, dont la France, s’engagent dans des explorations visant à élargir leurs territoires et leurs richesses. Le Portugal et l'Espagne ouvrent les premières routes de la traite des esclaves africains, suivis rapidement par la France.

  • 1642 : Louis XIII autorise officiellement la traite des Noirs par un édit royal. La France, en pleine expansion coloniale, s’engage alors dans la traite négrière pour alimenter en main-d'œuvre ses colonies des Caraïbes, notamment la Martinique et la Guadeloupe.

  • 1643-1685 : Développement de la "traite atlantique", où des millions d’Africains sont capturés et transportés dans des conditions inhumaines vers les Amériques pour y travailler de force dans les plantations.

2. Le Code Noir (1685)

Le "Code Noir" est un texte de loi mis en place sous Louis XIV pour organiser la vie des esclaves et réguler leur traitement dans les colonies françaises.

  • 1685 : Le Code Noir est instauré et définit le statut juridique des esclaves noirs dans les colonies. Bien que présenté comme un cadre "régulateur", il légitime la violence et l’exploitation, et conditionne les esclaves à des droits restreints, voire inexistants.

Ce code entérine la déshumanisation des esclaves et organise le contrôle social et économique dans les colonies françaises. Ses effets et sa portée morale sont restés dans les mémoires comme des symboles de l’oppression coloniale.

3. Les Révoltes et le Mouvement Abolitionniste (XVIIIᵉ siècle)

Le Siècle des Lumières marque un tournant avec des voix de philosophes et d’intellectuels qui s’élèvent contre l’esclavage, bien que le commerce des esclaves continue.

  • 1788 : La Société des Amis des Noirs est créée en France par des personnalités comme l’abbé Grégoire et Jacques Pierre Brissot. Elle milite pour la fin de la traite et l’abolition de l’esclavage, inspirée par les idées d'égalité et de liberté portées par la Révolution française.

  • 1791 : La Révolution haïtienne éclate à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), première révolte d’esclaves d’envergure à réussir. Elle aboutira à l’indépendance d'Haïti en 1804, devenant ainsi la première république noire libre.

4. La Première Abolition de l’Esclavage (1794)

Avec l’essor des idéaux révolutionnaires en France, la question de l’abolition de l’esclavage se pose de plus en plus.

  • 1794 : La Convention nationale abolit l’esclavage dans toutes les colonies françaises. Cependant, cette abolition est partielle et de courte durée, car elle ne sera appliquée qu’avec des difficultés, notamment dans les colonies d’outre-mer, où des résistances s’opposent au décret.

5. Le Rétablissement de l’Esclavage (1802)

  • 1802 : Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage dans les colonies françaises. Cette décision, dictée par des intérêts économiques et politiques, provoque des violences et des résistances, notamment en Guadeloupe et à Saint-Domingue.

Le rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises souligne l’instabilité et l’incohérence des politiques coloniales de la France à l’époque, suscitant des tensions et des luttes dans les colonies.

6. L’Abolition Définitive de l’Esclavage (1848)

Sous la pression de mouvements antiesclavagistes et de l’opinion publique, la France met définitivement fin à l’esclavage dans ses colonies.

  • 27 avril 1848 : Sous l’impulsion de Victor Schoelcher, fervent abolitionniste, la IIᵉ République adopte un décret abolissant l’esclavage dans toutes les colonies françaises. Ce décret marque un tournant et une libération pour les esclaves dans les territoires coloniaux.

7. L’après-Abolition : Héritage et Mémoire de l’Esclavage (XIXᵉ - XXIᵉ siècle)

Bien que l’abolition de l’esclavage soit un fait juridique, l’héritage de l’esclavage persiste dans les relations sociales et économiques.

  • XIXᵉ - XXIᵉ siècle : Les anciens esclaves et leurs descendants continuent de subir des discriminations et de vivre les conséquences économiques et sociales de l’esclavage.

  • 2001 : La loi Taubira reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité en France. Cette loi marque une prise de conscience et un engagement de la France envers la mémoire de l’esclavage et ses effets durables.

  • 10 mai : Depuis 2006, cette date est célébrée en France comme Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Elle permet de rappeler et d’honorer la mémoire des victimes de l’esclavage.

Conclusion : Un Devoir de Mémoire

L'histoire de la France et de l’esclavage est marquée par des contradictions, des luttes et des évolutions. La reconnaissance des souffrances endurées et la valorisation de la mémoire de l’esclavage sont essentielles pour construire une société plus consciente et respectueuse de son passé. Aujourd’hui, il reste crucial de poursuivre l’éducation et la sensibilisation autour de cet héritage, pour mieux comprendre les défis sociaux et culturels contemporains et encourager l’égalité et la dignité humaine.

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